20 000 kms en Tricycle couché n°10 ou « En passant par la Chine »
Posté par LPBSM le 20 octobre 2014
Bonjour,
Je vais vous l’avouer maintenant, pendant ses 13 jours sans nouvelles de Laurent, j’ai bien cru que l’infection au pied avait repris et que l’antibiothérapie n’avait pas été adaptée . Mais non, c’étaient juste la chaussure et le téléphone qui avaient été infectés .
« après le téléphone et avant le-les pantalons, je répare les chaussures ! ça a l’air de tenir ! »
(D’accord, ça à l’air de tenir ; mais pour combien de temps ? Je ne suis pas sûr que boucher le trou de la chaussure avec ton téléphone portable soit une très bonne idée …)
Très beau cameltoe (le téléphone se trouve-t-il en-dessous … ?)
Mais il y a exactement six heures (nous sommes le 20 octobre et il est presque deux heures du matin), le voyageur « solitaire » (je ne suis que le voyageur solidaire) avait réussi à faire réparer son téléphone et s’occupait au mieux d’autres réparation pompantes …
Pour une fois que j’ai un peu d’avance sur lui, je vais en profiter pour vous préparer à la chine et à Kashgar ; première ville où l’on trouve de tout .
En abordant Kashgar, nous allons rentrer dans la province autonome chinoise du Xinjiang (ou Sinkiang, dit aussi « Turckestan chinois ») . Cette province est la plus grande de Chine autant que comme trois fois la France …
Particularité intéressante, le Xinjiang est bordé par 8 pays différents : la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kyrghizistan, le Tajikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde .
De par sa situation géographique, le Xinjiang fut un axe majeur des « routes de la soie »… durant des siècles .
De grandes caravanes ont transporté des marchandises (et pas seulement de la soie !) entre l’Asie et l’Europe .
« Les Ouïghours (littéralement unité, langue ouïghour : ئۇيغۇر ; 维吾尔 / 維吾爾, Wéiwú’ěr) sont un peuple turcophone et musulman sunnite habitant la région autonome ouïghoure du Xinjiang (ancien Turkestan oriental) en Chine et en Asie centrale. Ils représentent une des cinquante-six nationalités reconnues officiellement par la république populaire de Chine (pinyin : wéiwú’ěr zú). Ils sont apparentés aux Ouzbeks. Leur langue est le ouïghour. » .
Extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ou%C3%AFghours
Alors, à tous ceux qui disent que tous les « chinois » se ressemblent, je vais répondre sans ambages qu’ils se gourent (*1) en précedant ce dire par un OUI sonore .
Voici quelques portraits d’hommes ouïghours :
Ces drôles de petits chapeaux brodés, sur les deux dernières images ci-dessus et celle ci-dessous, s’appellent le dopa (ou doppa)
A Kashgar, on peut jouer à mettre un nom d’ethnie sur chaque visage : l’ouïghour et sa calotte quadrangulaire, le kazakh et sa toque de fourrure, le kirghiz et son chapeau rond de mouton retourné, l’ouzbek et sa calotte de coton blanc
Difficulté du jeu : la dernière image pourrait très bien être une calotte ouzbek …
http://www.gironde.photos/ouighours.html
Une fois arrivé à Kashgar, vous risquez de voir ça :
C’est la ville dite « moderne », alignant barres de bétons sur barres de béton … mais aux normes anti-sismiques « modernes » …
Le gouvernement chinois avait même commencé à éradiquer toute une partie de la vieille ville faite de torchis :
Mais, constatant que le cours de la barre de béton chutait sur le plan touristique, la politique de destruction entamée semble avoir temporairement été suspendue .
La vieille ville est donc momentanément préservée derrière ses murs et ses quatre entrées :
Kashgar, ci-dessus mur d’enceinte de la vieille ville, composée de rues ouvertes et de ruelles sous les immeubles comme dans une médina
http://geopolis.francetvinfo.fr/chine-kachgar-perd-la-memoire-2240
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« La Vieille Ville » de Kashgar :
« Véritable caractéristique de la ville de Kashgar, la vieille ville se situe au Nord de la nouvelle ville .
Elle est formée d’une multitude de ruelles et de petites allées où il est très facile de se perdre . Une balade dans ces ruelles vous permettra de découvrir la culture ouïgoure ainsi que son histoire . Les ruelles sont bordées de maisons traditionnelles en pisé et d’échoppes ouïgoures s’étendant sur plus de quatre kilomètres carrés .
La vieille ville, riche d’une histoire de plus de 2 000 ans, se compose d’un quartier résidentiel à l’Est, désormais payant . Plus de 2450 personnes de 603 familles, tous Ouïgours, résident ici mais ce chiffre tend malheureusement à diminuer . La plupart des maisons sont transmises de génération en génération depuis plus de quatre siècles . La structure des habitations, de même que les couleurs restent inchangées depuis, semble-t-il, la nuit des temps . Suivant la culture ouïgoure, les maisons sont construites sur deux niveaux et peuvent posséder jusqu’à 20 chambres où cohabitent alors quatre générations sous un même toit .
Au Nord-Est de la vieille ville, il est également possible de visiter un pan des anciens remparts hauts de 10 mètres et datant de plus de 500 ans . »
« Les Ouïgours sont en passe d’être folklorisés par le gouvernement de Pékin . Un quartier de Kashgar a même été transformé en «village typique ouïgour » pour les touristes . L’entrée est payante, les maisons peuvent être visitées . Les touristes chinois raffolent de ce folklore . » Extrait de : http://www.lactualite.com/actualites/monde/nous-vivons-dans-un-camp-de-concentration-a-ciel-ouvert/
Mais Kashgar, c’est aussi le marché :
« Kashgar se trouve aux confins de la Chine entre le terrible désert de Taklamakan, les hautes montagnes TianShan, du Pamir et les pics gelés du Karakorum .
Ce « marché du dimanche » se tient à l’intérieur de la ville, derrière « l’Asia market » et au nord-ouest du Muséum sur la carte .
On y trouve absolument de tout .
Ici, il s’agit bien du marché du dimanche au nord-est du quartier payant de la vieille cité ; bien faire la différence avec la foire aux animaux qui a lieu également le dimanche, mais en dehors du centre-ville et à l’est de Kashgar .
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La foire aux animaux, dite « marché du dimanche de Kashgar » ou également « grand bazaar« , se tient ici depuis plus de 1500 ans .
L’est de la ville est transformé en un énorme bazar, de grandeur de 17 ha, y compris 21 marchés professionnels . Il est le plus grand marché international du Nord-Ouest de la Chine, où se réunissent les paysans, les négociants et les commerçants des régions et pays voisins . Il y aurait plus de 5000 étals et à peu près 100 000 personnes par jour . Les gens viennent de toute l’Asie centrale pour venir faire des affaires .
Le marché offre une grande variété de produits : artisanat, bétail, légumes, vestes, étoffes, tapis, couvertures brodées, etc… . Vous pourrez trouver de l’artisanat du Pakistan, des foulards de Turquie ou encore des fruits secs d’Arabie Saoudite . Grâce à son brassage des cultures, le marché de Kashgar est une expérience unique pleine de couleurs et de saveurs . »
Kashgar tient son importance de sa position (à 1335 mètres d’altitude) au pied des montagnes du Pamir, elle contrôle l’accès des hauts cols et des grandes routes commerciales vers l’Asie centrale . La ville s’anime le dimanche lorsque des milliers de paysans arrivent de la campagne pour le grand bazar .
2000 yuans le mouton ! … Non, non, non, je ne baisserai pas mon prix !
Une très grande foire aux animaux, des acheteurs potentiels jaugent les moutons de Tartarie, dont l’arrière-train fournit plusieurs kilos de suif, des ânes, des chevaux, des brebis, des étals de viande, de fruits, de pains, etc… .
Cohabitation entre les yaks du Tian Shan et du Pamir et les chameaux de Bactriane du Taklamakan et du Karakul
Le marché au chameaux de Kashgar est encore existant aujourd’hui
10 000 à 20 000 yuans le chameaux, suivant la qualité de la bête
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Ne croyez surtout pas que le sujet est épuisé … un chameau ça a la vie dure et c’est très résistant ; vous allez vous en apercevoir sur le « n°10 bis » .
Mais demain est un autre jour .
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J.M. MARTIN pour Tricycles Rennais
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P.S. :
(*1) Se gourer ou se gourrer ? de l’arabe gurur (« tromperie ») qui est passé par l’espagnol engorrar « embarrasser, ennuyer » avant d’arriver en France vers le XVII ème siècle dans le sens de falsifier . Voilà pourquoi on le trouve parfois sous la former argotique de « se gourrer » ; mais en 1949 sur un poème de Raymond QUENEAU, mis en musique par Joseph KOSMA et interprété par Juliette GRECO, Raymond QUENEAU adopte déjà la forme « se gourer » avec un seul « r » dans « Si tu t’imagines » (http://musique.ados.fr/Juliette-Greco/Si-Tu-T-Imagines-t101671.html) .
Certaines images ou texte entre guillemets, proviennent de :
- http://www.picpicx.com/id-kah-mosque/
- https://www.flickr.com/photos/kukkaibkk/8537899097/?rb=1
- http://rfleureau.free.fr/dotclear/index.php?Le-xinjiang
- http://www.chine-tour.com/photo-v332-la-mosqu-e-id-kah
- http://albumphotosvoyages.fr/news/la-grande-mosquee-de-xi-an-chine
- http://www.lactualite.com/actualites/monde/nous-vivons-dans-un-camp-de-concentration-a-ciel-ouvert/
- http://xjubier.free.fr/site_pages/china/Xinjiang_Kashgar_pg01.html
- http://cathahk.blogspot.fr/2013/09/kashgar-xinjiang-chine.html
- http://www.remotelands.com/destination/china_13011601_Kashgar
- http://www.farwestchina.com/2012/01/kashgars-old-city-the-old-becomes-new.html
- http://www.edelo.net/routedelasoie/kashgar.htm
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