20 000 kms en Tricycle couché n°9 quater
Posté par LPBSM le 11 septembre 2014
Bonjour,
Si vous souhaitez vous y retrouver en consultant « Instagram » sur le parcours de Laurent, vous risquez d’en perdre votre latin (si vous avez encore pu l’apprendre en compétition avec l’option « planche à voile ») …
Nous avons un Laurent, Jean-Pierre HOUSSIN qui part le 2 septembre vers Almaty et n’a que jusqu’au 12 septembre pour parcourir les 240 kms qui séparent Bishkek d’Almaty et vice-versa, et un Laurent, Jacques, Georges HOUSSIN qui va passer la frontière chinoise … ???
Les bivouacs ne sont pas toujours un long fleuve tranquille et parfois ils sont un peu paumés … .
« La tour Effeil… D’Almaty ! » … C’est le commentaire de Laurent qui nous a été fourni, il y a plus de deux semaines, lorsqu’il résidait encore à Bishkek ; mais il a dû la récupérer d’un de ses copains, car il n’avait pas encore obtenu son visa . Je vous ai mis en pendant, une image récupérée sur le net et qui n’affiche pas les « -70% » .
Cette Tour Eiffel sert de devanture au centre commercial : « La maison française » donnant sur la rue Furmanov jouxtant le parc Panfilov .
« Situé en plein centre-ville, avec l’entrée principale sur la rue Gogol, le parc Panfilov est l’un des sites incontournables d’Almaty. Ses 18 hectares furent aménagés à la fin du XIXe siècle et il est demeuré depuis cette date l’un des lieux de promenade et de détente favoris des habitants de la ville. Les zones d’ombres alternent avec les places ensoleillées, les petits recoins dissimulent les amoureux au regard des passants, les pigeons se massent autour des moindres miettes de pain… Le tout est animé par quelques manèges, stands de tirs, karaokés de plein air… Le parc Panfilov est un lieu où l’on se promène, où l’on se recueille, autour du mémorial de la Grande Guerre patriotique et de sa flamme éternelle, et où l’on fait la fête à la nuit tombée, au Chukotka, le bar le plus bondé de la ville. Une étape incontournable de votre visite de la ville, et où vous ne manquerez pas de retourner encore et encore pour tester les différentes ambiances au long de la journée » .
Extrait de : http://www.petitfute.com/v50473-almaty/c1173-visites-points-d-interet/c971-parc-jardin/210683-parc-panfilov.html
A l’est du Parc Panfilov se dresse le bâtiment architectural unique – le musée des instruments de musique.
Entre la cathédrale et le musée vous remarquez le mémorial de la Victoire dédié aux 28 soldats, membres de la division Panfilov qui perpétue l’exploit de ces héros . Le 16 novembre 1941, ils ont à eux seuls contenu l’assaut des chars allemands qui se ruaient vers Moscou .
On peut voir aussi dans ce parc l’ancienne cathédrale orthodoxe du début du XXème siècle, une construction de bois haute de 56 m, un des rares édifices en bois de cette dimension. Pas un clou n’a été utilisé dans sa construction.
Extrait de : http://www.asie-centrale.com/kazakhstan/almaty_museemusique.htm
A trois rues à l’est du bazar s’étend le plus grand parc de la ville, et le plus luxuriant. Il a été aménagé en 1856 comme jardin municipal de Vierny. Après la splendide entrée sur oulitsa Gogolia s’offre le choix entre plusieurs promenades, en chameau ou en pédalo, pique-nique ou flânerie parmi 2000 espèces de plantes.
Quand je vous disais qu’il y avait de quoi en perdre son latin … Pour autant, il ne faudrait pas considérer Laurent comme un chameau convaincu ; ce ne sont pas ces deux chameaux de Bactriane du parc Gorky d’Almaty qui viendront déblatérer(*) des histoires de jalousies sur le fait qu’il soit un concurrent des « vaisseaux du désert » avec son vaisseau terrestre à voile .
Almaty est une ville-jardin ; outre le parc Panfilov et le parc Gorky cités supra et pratiques à visiter puisque situés en centre ville, il existe environ 8000 hectares de pacs, jardins et squares à Almaty . Il sera cependant difficile d’oublier de mentionner le parc en altitude Kok Tobe au Sud-Est de la ville et relié par un téléphérique au centre ville .
Sur Almaty, après vous avoir dit que la ville avait perdu son statut de capitale en 1997 au profit d’Astana, n’ayant reçu aucune information sur le ressenti de la ville, je vais me borner à vous raconter la légende de l’homme d’or .
C’est dans l’une des kurganes (tumulus) que l’on a trouvé le fameux « homme d’or » (altin adam) ; il s’agit d’un prince guerrier scythe du 4ème-3ème siècle avant J. C. .
Pourquoi le gouvernement kazakh met-il en avant cette reconstitution ?
L’homme d’or, sur son piédestal, devant le palais présidentiel d’Almaty, porte un aigle sur la main droite et un arc dans la main gauche . L’aigle fait référence au drapeau kazakhe et donc à Genghis Khan (et également à la chasse à l’aigle, une tradition typiquement kazakhe) .
Sa monture, une sorte de lion ailé (pourrait-être un léopard des neiges qu’on retrouve sur la monnaie en Ouzbékistan et qui a été prise depuis un millénaire pour un tigre par les historiens … ?), est basée sur un motif retrouvé également dans la kourgane d’Iessyk près du village de Bérel (*1) .
Avec la mise en avant de l’ « Homme d’or » comme symbole national, il s’agit de montrer que le territoire kazakh était déjà occupé par des « Ur »-kazakhs, les nomades Sakas (scythes) de l’Antiquité .
Aujourd’hui, seulement 50 % de la population est kazakh, ethniquement parlant . Cette proportion augmente chaque année, car la pression est de plus en plus forte pour imposer la langue kazakhe sur l’omniprésence de la langue russe .
Il y a beaucoup de copies de l’homme d’or dans tout le pays Kasakh dont la première image provient du Musée d’Almaty .
Cette reconstitution a été faite d’après les fouilles archéologiques de la kourgane d’Iessyk, à une cinquantaine de kms à l’Est d’Almaty, à Bérel (*1), dans l’Altaï (voilà pourquoi on parle de tumulus gelé) .
(*1) La Belaïa Bérel (en russe : Белая Берель, c’est-à-dire la « Bérel blanche » est une rivière qui rejoint l’Ob ; le village tire son nom de la rivière qui y coule) .
C’est une équipe franco-italo-kasakhstanaise (Mission archéologique française en Asie centrale du ministère des Affaires étrangères, Centre national de la Recherche scientifique, Centro Studi Richerche Ligabue et Institut d’Archéologie Margulan d’Almaty) qui au bout de trois années de fouilles ont mis à jour ces restes dans des tumulus gelés de l’Altaï (31 tumulus sur une terrasse située à 1200 m d’altitude, dite « nécropole de Bérel » ; cette initiative de fouilles, suspendues dès l’hiver, a commencée en 1998-1999) (*2) .
L’importance de la revanche des Scythes de l’Altaï sur la domination des Perses Achéménides qui considéraient les Scythes comme un peuple tributaire, soumis et vaincu est aujourd’hui exploitée pour stimuler une identité nationale qui n’a plus rien à voir avec les « Scythes » de l’époque .
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_2000_num_55_1_1443
Pour voir en couleurs les pièces sorties : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kourgane_de_Iessik
car il s’agit d’un « jeune » guerrier (ou d’une « jeune » guerrière pour les plus féministes ; mais c’est une hypothèse qui n’est absolument pas à exclure dans des périodes de crises où les Scythes dominant devenaient soudainement vassaux (*3)) enterré avec son armure de guerre, et d’autres riches présents funéraires, qui totalisent près de 4 000 objets en or .
Le fait que la colonne sur laquelle l’homme d’or trône soit située en face du palais présidentiel d’Almaty, n’est donc pas anodin .
J.M. MARTIN pour LPBSM
P.S. :
- Quand l’ami Laurent doit se plier aux contraintes institutives de chaque pays traversé cela donne cela :
- La ville d’ALMATY, est jumelée avec la ville de RENNES en Bretagne .
(*) Quand le chameau crie, il blatère (pour tous ceux qui ne fréquentent pas de chameaux au « quotidien » …) .
(*2) http://asiecentrale.revues.org/637?lang=en et en PDF : http://archeozoo-archeobota.mnhn.fr/IMG/pdf/Article_S-_Lepetz.pdf . Si toutefois vous n’arriviez pas à ouvrir directement l’URL du PDF, voici un autre chemin pour y accéder et arriver à le télécharger : http://archeozoo-archeobota.mnhn.fr/spip.php?article234 .
Je me sens dans l’obligation, pour les plus exigeants, de leur transmettre l’URL d’une thèse du CNRS de 412 pages qui est assez pointue sur le sujet : http://www.academia.edu/1996199/VOLUME_I_-
Comme pour chaque thèse, les remerciements prennent environ 8 pages ; mais dès la page n°9, le début de la préface vous mettra dans l’ambiance d’un presque roman ; après, c’est à vous de voir si vous y adhérez ou pas .
(*3) Si vous en avez le courage, vous vous rendrez compte au cours de la lecture de la thèse évoquée ci-dessus, que la détermination du sexe à partir de restes d’os pelviens n’est pas si évidente que ça .
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