Bonjour,
Rappel du N°8 quinquies : « Pour se balader au Kazakhstan il FAUT s’enregistrer ; bon, ils ne sont pas chiants à la sortie » pensée de Laurent
Jeudi 7 août 2014
Cette fois-ci, Laurent est arrivé à Bishkek, la capitale kirghize à 750 mètres d’altitude … quand même avec environ 1 million d’âmes :

« Encore un taux de change à connaître… » dixit Laurent
La monnaie Kirghize est le « Som » qui s’écrit « com » en kirghize et qui se divise en « Tiyin » . Le billet ci-dessus est donc un billet de 1000 tiyins, ce qui est plus facile à prononcer en somme .

Là, Laurent devrait faire un peu la pause, trouver un endroit afin de faire garder le tricycle et prendre son billet de train pour Almaty, après avoir, quand même, fait une visite rapide de la ville .
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Mais qui a eu la même idée que lui … ?

« Devinez qui j’ai croisé ! Il partait vers Almaty ! » dixit Laurent
Vous vous souvenez de Mikael ?
qui a fait un bon bout de route avec Laurent .
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On ne peut pas dire qu’il pédale dans la « y »a »ourte »
même si Laurent est un adepte du précepte : « qui veut voyager loin, ménage sa monture » … (exemple kirghize
) .
Chapeau, l’artiste !
(ici le chapeau traditionnel Kirghize le « Ak Kalpak » même si sur la photo, on s’aperçoit que la casquette est entrain de le remplacer) …. quoi que …
Ici, nous sommes sur la place Ala Too (ancienne place Lénine) avec cette drôle de statue
représentant la liberté kirghize tenant le « tunduk » annulaire
du sommet de la yourte qui sert de structure de toit et de cheminée .
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Avec en arrière plan, sur la seconde image, le Musée historique de l’état .
Vous trouverez d’autres photos qui porteraient à confusion si vous étiez ignorant du fait que dans la nuit du 15 août 2003 la statue de 17 tonnes a été déplacée à 600 mètres d’où elle se situait sur la place Ala Too « Le trône d’Alah » pour venir devant le Muséum de l’histoire kirghize . En 2001 elle a été remplacée par la statue équestre d’Aikol Manas (Manas le magnanime, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Tamerlan) devant le Musée historique de l’état .
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La statue est représentée sur l’image du plan par le petit piédestal ai milieu de la place
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Cependant, il existe une autre statue équestre de Manas sur son cheval magique « Ak-Kula » tuant le dragon qui symbolise la Chine « le pays du dragon » sous l’empire mongol et qui se trouve devant le Philharmonic Hall
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sur la gauche de la carte) ; à côté de lui, à sa droite, la statue de son épouse Kanykey et sur sa gauche celle de son fidèle conseiller Bakay :
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Les contes et légendes kirghizes ont été transmis par oral d’une génération à l’autre, comme la culture Celte . C’est la plus grande épopée, en nombre de volumes, dans le « monde-Manas » et qui est racontée depuis plus de mille ans . Composée de cinq cent quarante mille vers, elle représente à peu près vingt fois l’Iliade et l’Odyssée réunis, de l’aède Homère et deux fois la longueur du Mahābhārata . Manas, est un héros kirghize, qui a réuni tous les Kirghiz de l’Altaï et les a mené sur le territoire de l’actuel Kirghizstan . Il s’installe dans la région de Talas, vers 995,
où se trouve aujourd’hui son tombeau
à 5 kms de la ville sur la route menant à Bishkek .
Les conteurs de l’histoire de Manas s’appellent les « manastchïs » qui perdurent encore au XXIème siècle
(Saiakbai Karalaev (1894-1971), mais aussi
et
pour les plus anciens ; et pour le plus emblématique de la nouvelle génération
Talantaaly Bakchiev est un de ses plus visibles représentants car il a produit une vidéo sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=NqMtl_iFMK4 accompagné parfois d’une ou d’un musicien
. Mais il n’est pas le seul à perpétuer cette tradition dans les villages ou les yourtes d’été accompagnant la « transhumance » .
Dans sa forme courante actuelle, l’épopée est composée de trois parties racontant les aventures des trois héros principaux dont elles portent le nom :
- Manas le noble, le héros de référence, guide et unificateur des Kirghizes, fort, parfois cruel et rusé, mais le plus souvent généreux et loyal, qui se sacrifie à sa destinée historique en unifiant les clans et en imposant sont royaume dans la région de Talas ;
- Semetey, qui après l’assassinat de Manas, part à la reconquête du Khanat détenu par son grand-père ;
- Le règne de Seytek, représentant de la troisième génération, petit fils de Manas et fils de Semetey .
« Le thème central est la lutte d’indépendance des nomades kirghizes contre les Chinois, sous dynastie mongole, qui les amène à marcher sur Pékin .
Né dans l’Altaï, où les kirghiz sont exilés, Manas ramène ceux-ci dans leur Ala-Too d’origine où Manas constitue sa garde rapprochée de quarante preux et s’adjoint un guerrier d’origine Oïrat, Almanbet, avec lequel il projеtte une marche sur Pékin . Manas se marie à la belle Kanykey, mais pendant la trêve traditionnelle des festivités, la zizanie renaît entre les kirghizes, et particulièrement entre Manas et son oncle Köchkö Khan, passé au service des mongols . Manas est assassiné et son fils Semetey s’enfuit à Boukhara avec sa mère .
Dans le second volet, Semetey reconquiert le pays kirghiz en affrontant son grand-père, puis meurt lui aussi assassiné, au sein de sa cour, submergé par les multiples trahisons .
Né dans des conditions scabreuses, Seytek, le petit-fils, traverse les mêmes vicissitudes, mais parvient à étendre la domination de son khanat jusqu’à Tachkent . »
D’autres manachïs, tout aussi célèbres au Kirghizstan, mais moins connus sur le plan international sont également renommés :
Ici, Ysup Mamai, issu d’une famille de conteurs depuis 17 générations (sur la troisième photo en noir et blanc ci-dessus) ; ainsi que Urkash Mambetaliev
sur la première photo en noir et blanc, ci-dessus) et Seydena Moldoke Kizi
(sur la quatrième photo) .
Mais toutes les formes de récits parcellaires ont été rassemblées dans un travail colossal accompli par Sayakbay Karalaïev (dans les années 1950) et mis en valeur par le cinéaste kirghize Bolotbek Chamchaiev dans son premier court métrage en 1966 .
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Si vous voulez prendre un repère facile dans le centre de Bishkek (Bischkek désignant un bâton de bois pour baratter le « koumis » une sorte de boisson fermentée à base de lait de jument ; la fermentation dure 3 jours (2 à 3 % d’alcool)), le parc des chênes (Oak park) est facile à repérer ainsi qu’au-dessus de lui le parc des ormes ou ormaie (elm grove) .
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Dans l’immense parc des chênes on trouve un superbe bronze de Karl Marx discutant avec Friedrich Engels
L’amitié qu’Engels vouera à Marx dépasse de beaucoup la norme . Engels fera vivre toute la famille de Marx quand celui-ci résidera à Paris et outre les ouvrages écrits ensemble à quatre mains, non seulement Engels ira jusqu’à demander une avance sur héritage pour continuer à alimenter Marx et il ira également jusqu’à reconnaître l’enfant adultérin que Marx aura avec la bonne de la famille . Si ça, ce n’est pas de l’amour … ?
Engels sera fidèle à Marx jusqu’à la fin lui payant un luxueux tombeau à Londres où Engels résidait .
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Mais ici, il s’agit de continuer à marquer l’influence soviétique comme dans le Musée historique de l’état où l’on retrouve ces bronzes à l’intérieur :
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A la gloire de la révolution
La couleur du drapeau kirghize
ne reste peut-être pas dans les rouges par hasard ?
L’explication officielle est la suivante : Le fond rouge du drapeau kirghize symbolise la bravoure et la valeur, le soleil qui entoure le tunduk symbolise la paix et la santé et le tunduk central la maison familiale .Le soleil est pourvu de 40 rayons représentant les 40 tribus kirghizes unies par la maison familiale au centre .
Ici, place Ala Too
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Un autre point de référence, sur une carte, est la gare .
Près de la gare, au sud de l’avenue Erkindik (ci-dessus en gros plan sur la deuxième carte), on trouve cette statue :
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On voit distinctement la gare sur la première image
C’est celle de Mikhail Frunze qui fut le commandant en chef de l’armée rouge sous Lénine . Et, sur la vieille photo ci-dessous …
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… vous allez reconnaître la gare et la statue de Lénine qui est décidément une statue bien migratrice .
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Mardi 12 août 2014
Toujours aucune impression de Laurent sur Bishkek .
La seule image reçue a été la suivante il y a deux jours :
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Avec cette note laconique : « Full Moon » . Mais maintenant vous savez ce que cela représente puisque c’est l’emblème du « tunduk »
placé au sommet d’une colonne et qu’on retrouve sur le drapeau . Il représente l’union de tous les rameaux formant la nation kirghize .
Je vais donc continuer à vous faire visiter la ville en commençant par le mémorial des morts de la dernière guerre contre le nazisme en forme de Yourte avec son tunduk au sommet .
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Facile à repérer sur le plan par rapport à ses trois arches bien visibles et le repère du parc des chênes, sur la gauche du plan, vous permet de mieux le situer . Les deux photos qui suivent le plan, sont là pour illustrer les jardins qui entourent le monument .
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Après ce début de n°9 (comme je vous l’ai déjà annoncé) nous allons très certainement repartir vers un « n°8 sexies » si les photos ou les commentaires transmis sur Almaty, nous donne matière à consacrer un article entier à cette visite .
Mais, pour ne pas « mettre le bazar », en attendant un éventuel n°8 à venir, nous allons devoir créer un n°9 bis sur Bishkek .
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Mais demain est un autre jour ….
J.M. MARTIN pour Tricycle Rennais
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Cet article a été publié le Jeudi 7 août 2014 à 22:13 et est catégorisé sous Non classé.
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